Amenan revenait du marché, toute épuisée. La vente de vivriers lui était pénible à cause de son état de santé dégradant, mais, que pouvait-elle faire? Cela faisait maintenant longtemps que Kouadjo, son mari, assumait les charges quotidiennes en "escalier". Il arrivait même des mois où il ne réagissait pas du tout. Alors que les dépenses des enfants n'attendaient pas.
Cette année, l'université était fermée et Sara avait obtenu son baccalauréat. Amenan ne voulait pas qu'elle perde une année. Le temps était précieux. Il fallait donc payer sa scolarité dans une université publique à hauteur de sept cent mille (700.000) FCFA.
Sitôt rentrée, elle s'occupa rapidement de faire le repas du soir avant l'arrivée de son mari. Sara s'occupa de doucher les plus petits, pour aider un peu sa mère.
Les enfants et leur mère terminèrent le repas que le chef de famille n'était même pas encore rentré.
Amenan, après avoir fait coucher les enfants, s'assit sur son lit pour l'attendre. Elle avait peur de l'état dans lequel il serait aujourd'hui. Il ne fallut pas longtemps pour le découvrir.
- Amenan, toi la femme-là, tu es une sorcière. Aujourd'hui-là, je vais te tuer. Allez, sors de ma maison, lui dit-il, tout saoulé, en la frappant.
Et comme d'habitude, les enfants se cachèrent à l'entrée de la porte pour regarder leur mère se faire battre par leur père. Ils pleuraient en même temps qu'elle.
Ceci était le train-train quotidien de la jeune femme. Mais elle refusait de suivre les conseils de sa mère.
- Maman, lui avait-elle dit, à qui je laisse mes enfants? Il va les tuer et une autre femme va les maltraiter!
Il ne me laissera jamais aller habiter ailleurs avec eux aussi. En attendant , je me sacrifierai...pour mes enfants. Sara au moins doit terminer ses études.
Amenan pleura cette nuit-là...comme les autres jours. Mais en attendant de trouver une solution définitive, pour ses enfants, elle avait décidé de supporter encore les coups de son mari.
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